10 ans... déjà... 10 ans !!!

Eh bien voilà, je suis devant mon ordi et je revois des périodes de ma vie et je me dis "bah oui, déjà 10 ans". Ces 10 années sont passées bien vite et pourtant parfois j'ai l'impression de ne pas avoir bougé.

Je revois mon année de seconde où l'organisation c'est mise en place, où j'ai compris que je devais murir plus vite et oublier ce que je ressentais. Toutes ces heures que j'ai passé à me demander comment j'allais survivre, comment j'allais consoler mes soeurs et comment j'allais grandir avec ça. J'ai passé cette première à sécher les cours, à traverser les routes sans regarder les voitures en "espérant" qu'une d'entre elle me laisse là. Mais quelle pensée presque horrible. Et chez moi c'était un combat de tous les jours. Plus le temps pour moi de faire un caprice ou de prendre le temps de me poser pour réfléchir, je n'avais que mon écriture.

Je revois ensuite ma 1ère, bizarrement elle n'a pas été aussi horrible que mon année de seconde. Je commençais à prendre mes nouveaux repères et surtout à prendre du caractère face aux gens qui voulaient contrôler ma vie à ma place. J'ai aussi rencontré mes amis de "galère" avec lesquels je resterai jusqu'à mon bac et parmis ces personnes là j'y ai aussi trouvé mon futur vrai premier grand amour !!! Là, j'avais la possibilité de retrouver mon sourire et des fou rires comme je les aime. J'étais apprécié pour moi et mon caractère. Je m'entendais bien avec toute ma classe ce qui m'a permis de moins sécher et de prendre un peu plus confiance en moi. Comme je ne me sentais pas encore l'âme d'une bachelière j'ai décidé de redoubler pour avoir une année de plus pour m'amuser encore sans me soucier du lendemain comme si je devinais que la suite serai plus difficile. Ma classe, cette année là, ne m'appréciait pas autant que l'ancienne. Bah oui, avec mon franc parlé je leur ai vite dis leurs 4 vérités. Mon père ayant rencontré quelqu'un, nous commencions à découvrir son vrai visage et les ennuis à la con ont commencé. Entre les coups de putes de la dame et le sentiment d'être toujours rabaissé alors que je faisais de mon mieux pour être à la hauteur de ce que l'on attendait de moi, j'ai fini par péter un gros plomb le lendemain de mon anniversaire. La personne qui m'a "ramassé" ce jour là ne sait pas à quel point je lui en suis reconnaissante. Les questions ont commencé à devenir de plus en plus puissante et elles ne s'arrêtaient plus de tourner. Pourtant l'été que j'ai passé cette année fut inoubliable.

Mon année de terminale fut plutôt dure à encaisser. Le stress venait de partout. Mon histoire à la pretty woman c'est fini en larmes et en prise de tête permanente durant toute l'année scolaire. De plus, la femme que mon père avait rencontré à fini par se barrer en nous mettant dans la merde et moi je devais me concentrer sur mon examen final. Eh bien sur, je m'occupais de mes soeurs, entre les douches, les devoirs et les repas... A ce moment là, certains de mes amis ne comprenaient pas l'enjeu et pensaient ( à tord) que j'y étais forcée. Alors je devais aussi me battre contre mes propres amis. Alors, quand j'y réfléchis, je pense qu'ils avaient pour moi, mais moi, j'avais peur pour mes soeurs et pour ma famille.

Cette même année, je rencontrais un gars qui allait être comme une soupape pour moi et dans le même temps mon père rencontrait lui aussi sa future deuxième femme. Il passait tout ses week end chez elle des fois avec mes soeurs et des fois sans. J'étais donc livrée à nous-même. Alors, cette situation ne me dérangeais pas car je contrôlais tout donc cela me rassurais. J'ai passé mon bac et je l'ai eu sans trop de peine. Mon père nous présenta notre belle-mère, moi je trouvais mes premiers petits boulots et j'avais des projets avec mon copain de l'époque. Bon j'avoue, les projets que j'avais n'était pas viable dans le sens où je me cachais beaucoup de chose.

Je fis mes premiers pas aussi à la fac. Une fac de lettres modernes pour commencer. Comme chez moi nous étions un peu trop à l'étroit j'ai fini par prendre un logement étudiant avec ma grande soeur. Et là, je dois avouer que j'ai passé une année plutôt triste. Je n'avais plus mes soeurs le soir avec moi, j'avais un logement ridicule et j'étais souvent toute seule car ma grande soeur travaillait. Les filles de ma promo je crois qu'elle ne m'aimait pas beaucoup et j'avais l'impression de ne pas être à ma place. Je ne voyais plus beaucoup mes amis du lycée (sauf quand j'y allais). Bref, tout mes repères avaient disparu et je me sentais vraiment très seule. Le manque se faisait ressentir et je crois même que la dépression était là sans que je m'en aperçoive.

En juin 2003, je changeais d'appartement avec ma soeur pour en trouver un beaucoup plus grand. Je troquais ma fac de lettres modernes pour une fac d'AES. Là, j'y ai trouvé une connaissance avec qui je passerai mes 2 années et avec qui j'ai bien rigolé. Je retrouvais aussi quelques amis pour des soirées vidéos tous les vendredis soirs. Sacrées soirées !!!

L'été arriva et j'ai passé encore beaucoup de temps toute seule, tout le monde était en vacances. J'ai eu l'idée de faire un petit test. J'ai posé mon téléphone en me disant que je verrai bien qui prendrais de mes nouvelles. La surprise fut un peu décevante vu que quasiment personne n'en a pris. Sur ce, dès que je pouvais j'allais sur des tchat sans trop d'idée derrière la tête et sans faire exprès j'ai trouvé mon homme actuel.

Bref, ma troisième année de fac se passa s'en trop d'évènement. Je me casais avec mon copain et je commençais à me trouver une petite place. Mais voilà, résultat d'examens décevant et une peur panique du lendemain. Une remise en question inévitable. De plus, premier galop d'essai avec mon copain peu concluante. Le choix était très simple : le travail ou les études. Ma foi, j'ai trouvé une place dans un bts assistante de direction et comme pour enfoncer encore un peu plus le couteau dans la plaie mon bts était à mon ancien lycée. Bien évidemment, mes amis n'y étaient plus. Je me retrouvais dans une classe de fille (pas vraiment l'habitude) qui en plus avait entre 2 à 5 ans d'écart (plus jeune). Bref, j'ai remonté la pente de ma déception personnelle et j'ai fini par me lier d'amitié avec quelques filles et j'ai fait mes deux années.

Pendant ma première année, j'ai réussi à avoir mon code et à retrouver mon copain mais j'ai découvert aussi mes peurs. L'élément déclencheur de mes peurs étant le permis. Pour ma deuxième année, j'essayais de surmonter ma peur du permis sans succès mais je réussi mon bts. Et me revoilà en plein doute. Bah oui, fini les bancs de l'école où je m'y sentais si bien, si protégé. J'ai trouvé mon premier boulot de secrétaire mais arrivée en septembre voir les étudiants rentrer en classe me colla un bourdon pas possible. Novembre et décembre, je trouvais du travaille et je commencais à m'habituer à ma nouvelle vie. Janvier 2008 arriva très vite et les changement aussi. J'ai changé de département, donc je suis un peu plus loin de mes soeurs mais j'habite enfin avec mon homme.

Mais voilà, les doutes sont toujours là, je sais qu'ils disparaiteront au fur à mesure que j'avance dans le temps. Quand je regarde 10 ans en arrière ça me rend triste de voir tout ce que j'ai parcouru sans m'en rendre compte. Pour certains souvenirs, ils sont encore très dur à digérer et j'en pleure encore beaucoup. J'arrive à une phase de ma vie où certains conseils me seraient utiles mais personnes peut me les donner alors j'essai d'observer en me disant que je trouverai bien quelqu'un qui pourra m'aider dans cette phase. Je ne suis pas plus obtimiste que pessimiste, il y a des jours où je suis heureuse d'avoir ce que j'ai mais je n'ose pas ou plus exprimer ce sentiment de peur qu'il s'en aille et au final, il est plus facile pour moi d'être de mauvaise fois, de mauvaise humeur et de ne pas avoir envie alors qu'en réalité je ne demande que ça.

10 ans, je viens de faire un résumé de ces 10 ans, je me dis que tout n'y était pas moche et que ma foi la vie a repris le dessus mais je ne peux m'empécher de repenser à cette soirée ou cette nuit que j'ai passé. Ne pas savoir si je devais pleurer ou non, ce qui allait se passer ensuite, se dire que jamais je ne devrais culpabiliser et pourtant c'est ce que je fais. Je ne pourrais pas oublier le vide que j'ai vu dans les yeux de mon père, la voix de ma copine qui ne parlait plus et ce trou immense que jamais je ne pourrais reboucher et la question, la seule et unique question à laquelle je n'aurai jamais de réponse : Pourquoi ?

10 ans... déjà... Je souris de voir ce que j'ai traversé et de voir ce que j'ai surmonté mais je pleure depuis 10 ans parce qu'il n'y a pas un jour sans que j'y pense.